Lumière sur Arédius... visite à la Collégiale

Au dehors il fait froid. Les pavés sont mouillés, mouillés d'une pluie fine, qui fait luire le sol gris. Les maisons sont parfois endormies derrière des volets clos, d'autres elles s'animent d'une buée toute vivante, qui laisse deviner l'animation de la vie de tous les jours. Quelques pas dans la ville, les mains un peu gelées et les bottes en caoutchouc qui couinent. L'envie peut-être d'une grande tartine de pain frais, l'envie sans doute d'un chocolat chaud, il fait froid dehors. Le soleil s'est invité, il est là de passage, entre les gros cumulus souris, il passe, comme un trait de lumière au travers des vitraux de la Collégiale. La porte est entre-ouverte, une porte de bois toute sculptée de têtes d'ange. Vous êtes dans le pays d'Arédius, poussez la porte de l'église, on dirait presque une cathédrale. En clair obscure, des saints contre le mur, des saints alignés dans un rai de lumière. Lumière qui nimbe les lieux d'une douce chaleur, douce chaleur des yeux, véritable chaleur de l'âme malgré  le froid vif et humide de l'hiver. Un peu de mousse au dehors sur la vierge à l'enfant qui veille sur le jardin de curé. Ville surprenante, invraisemblable église aux allures de folle cathédrale. Au milieu de la campagne Limousine, aux portes du Périgord, au hasard d'une petite rue pavée, un lieu de mystère qui nous rappelle que l'histoire a des racines profondes, comme le chêne ou le tilleul, comme un appel qui nous invite à toujours vouloir monter plus haut, au sommet de la ville, pour voir au loin ce que la lumière nous éclaire.


Collégiale de Saint Yrieix la Perche